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Citation: Gniwa OR, Bouali W, Zarrouk L, Sriha BA. The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study
in Monastir city, Tunisia.Jr.med.res. 2021; 4(1):3-6. Gniwa et al © All rights are reserved.
https://doi.org/10.32512/jmr.4.1.2021/3.6
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1: Department of Family medicine college of medicine,
Monastir, Tunisia.
2: Department of Psychiatry ,Tahar Sfar Hospital,
Mahdia, Tunisia.
3: Department of Epidemiology Fattouma Bourguiba
Hospital, Monastir, Tunisia
* Corresponding author
Correspondence to:
omezzinerim14@gmail.com
Publication data:
Submitted: January 2,2021
Accepted: April 28,2021
Online: May 30 ,2021
This article was subject to full peer-review.
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Background
Recent reports confirmed that more than 22% of adult world population are
suffering from addiction. Tobacco and alcohol use remain the most prevalent
addictive behaviors reported in Tunisia. The management of addiction is a
multidisciplinary team concept. This entity may be underdiagnosed due to
perception default at the first line of management.
The aim of this study was to identify the limiting factors for addictive behavior
approach in general practitioner (GP) clinic.
Methods
A cross-sectional study involved 84 GPs in the city of Monastir, Tunisia. Self‐
reported questionnaire was designed to survey the prevalence of patients with
detectable addictive behavior among the outpatient GP clinic visitors.
Results
The participation rate was 93.3% (84/90). The prevalence of addictive
behaviors was variable (38-59.5%). Tobacco use was the most common
addiction (91.7%). More than seventy percent of questioned GPs were
regularly consulting patients with known addictive behavior. The diagnosis was
incidental in 7% of cases. Sixty percent of patients had predisposing factors for
addiction. Diagnostic with screening difficulties for addictive behavior were
independently related to doctor's age >40 (OR = 6.51; p = 0.005), exercise in
private clinic (OR= 6.46; p=0.004). Thirty-three percent of GPs were more
involved in addiction monitoring. The use of assessment scales was noted in
15%. Young physician age (OR=5.20; p=0.002) and the absence postgraduate
diploma in addictology (OR=9.66; p=0.01) were significantly associated
addiction management avoidance.
Conclusion
This study aimed to assess of the attitude of GP in Monastir city regarding the
addictive behaviors of their patients. The diagnosis and the management of
addiction is not standardized for these health practitioners and this will not
contribute to the battle against this social entity.
Key words
Addictive behavior; general practitioner; perception ; exploration.
Original Article
The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study in Monastir city, Tunisia.
Le médecin généraliste face aux conduites addictives : Une étude exploratrice à Monastir, Tunisie.
Gniwa Omezzine Rim
*1
, Bouali Walid
2
, Zarrouk Lazhar
2
, Sriha Belguith Asma
3
.
Abstract
The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study in Monastir city, Tunisia.
Citation: Gniwa OR, Bouali W, Zarrouk L, Sriha BA. The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study
in Monastir city, Tunisia.Jr.med.res. 2021; 4(1):3-6. Gniwa et al © All rights are reserved.
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Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive et analytique.
L’objectif était d’évaluer les pratiques professionnelles dans la
prise en charge des conduites addictives auprès des médecins
généralistes de la ville de Monastir en Tunisie sur une période
de 1 mois (Octobre 2020).
Nous avons inclus dans ce travail 84 médecins généralistes
exerçant dans le secteur public et privé. Les données ont été
recueillies à l’aide d’un questionnaire anonyme prépa au
département de Médecine de Famille de la Faculté de Médecine
de Monastir. Le questionnaire comportait des items permettant
d’explorer les connaissances en addictologie des médecins
participants et leurs et leurs conduite pratique face aux
principales dépendances (tabac, alcool, cannabis, opiacés,
cocaïne).
La saisie des données a été réalisée en utilisant le logiciel SPSS
dans sa 21ème version. L'analyse des données était faite par
le test de chi-deux (χ2) pour la comparaison des fréquences et
à la régression logistique pour l´analyse multivariée. Les
résultats des facteurs associés au dépistage et à la réticence
de prise en charge des conduites addictives étaient exprimés
en Odds Ratio (OR) ajustés avec leurs intervalles de confiance
à 95 %. Le seuil de significativité était fixé à 5%.
Résultats
Étude descriptive
Parmi les 90 médecins ayant reçu le questionnaire, 84 ont
répondu (93.3%). Dix médecins (11.9%) ont répondu au
questionnaire en format papier contre 74 (88%) en format
électronique.
Tous les questionnaires inclus étaient correctement remplis.
Notre échantillon était composé de 52,4% d’hommes. La
majorité des participants (78.6%) étaient âgés de moins de 50
ans.
Table 1 : Les caractéristiques de la population
4
Soixante-dix pourcents des médecins avaient une ancienneté
inférieure à 20 ans. La participation des médecins du secteur
publique était estimée à 57%. Seulement huit médecins étaient
diplômés en addictologie (Mastère ou Certificats d’Etudes
Complémentaires) (Tableau1).
Le dépistage des CA à l’examen clinique des patients était noté
avec 70% des médecins questionnés. Cette attitude était
systématique dans 7% des cas et à la demande dans 9.5% des
cas. Près de la moitié des participants (47.6%) rapportaient des
difficultés de dépistage. Le manque d’expérience (57%), une
consultation chargée (54.8%), refus de prise en charge (5.9%)
étaient les difficultés les plus fréquemment signalées .
Le tiers des participant avaient une expérience dans le suivi des
CA avec recours systématique aux échelles de dépistage et
d’évaluation.
La prévalence des CA chez les consultants était jugée très
élevée par 38% des médecins participants. La dépendance au
Tabac était la conduite addictive la plus fréquemment observée
(91.7%).
Les principales substances addictives et la perception des
médecins participant quant à leurs fréquences sont résumées
dans le tableau 2.
Afin d’améliorer leurs pratiques dans la prise en charge de CA,
les participants proposaient d’acquérir plus d’expérience
(96.4%) en favorisant la formation continue (90.5%) et les
partenariats avec les collègues (73,8%).
n
%
Sexe
M
F
Age
20-30
30-40
40-50
50-60
60-70
Ancienneté d’exercice
5-10
10-20
>20
Milieu d’exercice
Urbain
Rural
Mode d’exercice
Libre pratique
Santé publique
Effectif de la patientèle
<15
15-25
25-30
>30
Formation en addictologie
Diplôme en addictologie
Autres Formations en addictologie
Autres formations diplômantes
Gériatrie
Hémopathie
Tabacologie
Sexologie
Autres
44
40
01
43
22
17
01
30
29
25
66
18
36
48
13
42
13
16
08
52
26
07
01
01
03
52.4
47.6
1.2
51.2
26.2
20.2
1.2
35.7
34.5
29.8
78.6
21.4
42.9
57.1
15.5
50
15.5
19
13.1
61.9
30.9
8.3
1,2
1.2
3.5
Étude analytique
Les facteurs associés à une attitude du médecin généraliste
plutôt en faveur du dépistage et de la prise en charge des CA en
analyse univariée étaient : un âge supérieur à 40 ans (p=0.01),
l’exercice en libre pratique (p=0.001), l’ancienneté d’exercice
supérieure à 10 ans (p=0.004), la formation en addictologie
The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study in Monastir city, Tunisia.
Citation: Gniwa OR, Bouali W, Zarrouk L, Sriha BA. The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study
in Monastir city, Tunisia.Jr.med.res. 2021; 4(1):3-6. Gniwa et al © All rights are reserved.
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(p=0.01), les patients jugés à risque (p<0.001), l’abord du sujet
d’addiction par le médecin (p=0.03), l’absence de difficulté à dépister
les CA (p=0.01).
L’analyse multivariée objectivait trois facteurs significativement
associés au dépistage des CA de façon indépendante : l’âge du médecin
supérieur à 40 ans, L’exercice en libre pratique et le fait qu’il s’agit d’un
devoir du médecin (Tableau 3).
Tabac
Alcool
Cannabis
Opiacé
Cocaïne
Prévalence
Faible
Moyenne
Elevée
Pas de connaissance
1.2
98.8
3.6
25
71.4
13.1
36.9
48.8
1.2
44
40.5
2.4
13.1
58.3
27.4
14.3
Consommation fréquente
Chez les jeunes
Chez les adultes
Pas de différence
19
47.6
33.4
16.7
63.1
20.2
84.5
13.1
2.4
60.7
32.1
7.2
64.2
31
4.8
Consommation fréquente
Hommes
Femmes
Pas de différence
92.9
7.1
97.6
2.4
95.2
4.8
95.2
1.2
3.6
94
3.6
2.4
Examen clinique et bilan
Oui
Non
73.8
22.2
90.5
9.5
56
44
77.4
22.6
77.4
22.6
Prise en charge
Oui
Non
69
31
42.9
57.1
15.5
84.5
4.8
95.2
100
Envoie à un spécialiste
Parfois
Toujours
77.4
22.6
52.4
47.6
27.4
72.6
14.3
85.7
10.7
89.3
Table 2 : Fréquence d’usage estimée des différentes substances addictives
La difficulté à aborder les addictions et le besoin de partenariat avec
les collègues étaient des facteurs liés à l’absence de prise en charge,
mais sans corrélation statistiquement significative (p=0.1 ; p=0.7
respectivement). Les autres facteurs associés à l’absence de prise en
charge des CA étaient : l’âge inférieur à 40 ans (p=0.002), le travail en
santé publique (p=0.01), l’exercice de médecine générale de moins de
10 ans (p=0,01), l’absence de formation diplômante en addictologie
(p=0.009) et le besoin de formation continue adaptée (p=0.02). Après
une analyse multivariée, l’âge inférieur à 40 ans et l’absence de diplôme
en addictologie étaient deux facteurs indépendants associés à la
réticence en prise en charge (Tableau 4).
Analyse Univariée
Analyse Multivariée
Oui
(%)
Non
(%)
p
OR ajusté
[IC 95%]
p
sexe
Homme
Femme
Age du médecin > 40 ans
Oui
Non
Exercice en libre pratique
Oui
Non
Effectif de la patientèle < 15
Oui
Non
Ancienneté d’exercice > 10 ans
Oui
Non
Formation en addictologie
Oui
Non
Patient jugé « à risque »
Oui
Non
Sujet abordé par le médecin
Oui
Non
Intention préventive
Oui
Non
Absence de difficulté de dépister les addictions
Oui
Non
Sentiment d’obligation professionnelle
Oui
Non
59.3
47.7
55.9
44.1
54.2
45.8
13.6
86.4
69.5
30.5
79.7
20.3
89.8
10.2
57.6
42.4
84.7
15.3
61
39
50.8
49.2
36
64
28
72
16
84
16
84
36
64
52
48
0
100
32
68
84
16
32
68
12
88
0.05
0.01
0.001
0.7
0.004
0.01
<0.00
1
0.03
0.9
0.01
0.001
6.51 [1.73 24.47]
6.46 [1.79 23.28]
7.41 [1.90-28.88]
0.005
0.004
0.004
Table 3 : Les facteurs associés à l’intention de dépistage des conduites addictives
Analyse Univariée
Analyse Multivariée
Oui
(%)
Non
(%)
p
OR ajusté
[IC 95%]
p
Sexe
Homme
Femme
Age du médecin < 40 ans
Oui
Non
Exercice en santé publique
Oui
Non
Effectif de la patientèle > 25
Oui
Non
Ancienneté d’exercice < 10 ans
Oui
Non
Absence de diplôme en addictologie
Oui
Non
Difficulté à aborder les CA
Oui
Non
Besoin de formation continue adaptée
Oui
Non
Besoin de partenariat avec les collègues
Oui
Non
50
50
64.3
35.7
66.1
33.9
39.3
60.7
50
50
96.4
3.6
53.6
46.4
89.2
10.7
66.1
33.9
57.1
42.9
28.6
71.4
39.3
60.7
25
75
21.4
78.6
78.6
21.4
35.7
64.3
92.8
7.2
89.3
10.7
0.5
0.002
0.01
0.1
0.01
0.009
0.1
0.7
0.02
5,20 [1,79-15,07]
9,66 [1,57-59,28]
0.002
0.01
Tableau 4 : Facteurs associés à une réticence pour la prise en charge des
Discussion
La dépendance au tabac ou à l’association tabac-alcool était
la plus fréquemment observée dans notre étude (91.7%).
Dans la littérature, c’est de loin la plus fréquente des poly-
consommations [4]. Avec une population tabagique de
35%, la Tunisie est le premier consommateur arabe de
tabac [5].
La consommation abusive d’alcool est à l’origine d’environ
2,5 millions de décès par an dans le monde. Notre étude
démontre une fréquence estimée considérable pour la
consommation de boissons alcoolisés dans une population
de patientèle d’un certain niveau socioéconomique. Ces
chiffres devraient certainement être majorés sur un
échantillon plus représentatif.
La Tunisie est le premier consommateur arabe d’alcool selon
l’OMS [6]. Une prédominance marquée pour l’adulte jeune
de sexe masculin était toujours rapportée. Cependant, la
dépendance aux substances sus-citées semble être étendue
à des catégories d’âge plus jeune surtout scolaire avec une
tendance à la parité pour les deux sexes [7].
Il en est de même pour le cannabis dont la fréquence
d’usage repérée était estimée à plus de 40%. Le rapport
mondial de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le
Crime (ONUDC), a montré une augmentation de la
consommation globale de cannabis de 16% au cours des dix
dernières années [8]. Les consommations de la cocaïne et
des opiacées étaient plus faiblement repérées dans notre
étude.
La perception des conduites addictives pourrait être sous-
estimée et mal documentée. Ceci est essentiellement en
rapport avec l’absence d’usage d’outils pouvant transformer
cette perception en une information médicale archivable.
Selon plusieurs études, l’utilisation de questionnaire de
pistage de consommation de tabac ou d’alcool n’est que 12
à 30% en consultation de médecine générale [9-11].
5
The general practitioner in charge of addictive behavior: An exploratory study in Monastir city, Tunisia.
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Conclusion
L’originalité de notre travail découle du fait qu’il n’existe
pas, à nos connaissances, d’études récentes portant sur
l’évaluation des pratiques addictives en première ligne
en Tunisie. Les études qualitatives existantes ou ne
ciblaient que les médecins spécialistes. Cette étude
montre que le repérage et la prise en charge des
conduites addictives par les médecins généralistes ne
semblent pas suffisants. Une formation plus précoce,
continue et adaptée, des tests de dépistage courts et
simples et une lutte contre l’isolement du médecin
généraliste pourraient améliorer sa pratique face aux
dépendances.
Conflit d’intérêts
Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêts.
Références
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Quant à l’utilisation des questionnaires standardisés de repérage
des consommations de la drogue, elle reste marginalisée et
concerne seulement 2% des médecins généralistes. Les tests courts
peuvent avoir une meilleure efficacité pour le repérage et al
perception des dépendances. Les questions courtes et directes sont
souvent plus objectives et facile à délivrer [12,13].
Une formation des médecins sur la nécessité d’utiliser les
questionnaires d’évaluation des conduites addictives chez leurs
patients serait intéressante. L’usage de ces outils est capital pour
la prise en charge.
Le repérage des conduites addictives est significativement corrélé à
l’âge du praticien et aux années d’expérience. L’usage systématique
d’outils de perception est plus observé chez les femmes médecins.
Certains auteurs observaient plus de difficultés de perception chez
les jeunes médecins pourtant plus proches de leur formation initiale
[14].
Les praticiens du secteur privé pourraient avoir plus de temps pour
les activités de repérage vu le nombre de consultations nettement
inférieur à celui observe en secteur publique. Le manque de temps
en consultation surchargées était un facteur limitant pour le
dépistage de la dépendance en dehors des centres de soins
addictologiques [15].
Dans notre étude, le patient ne révélait spontanément ces conduites
que dans 9.5% des cas. En médecine générale, le patient n’arrive
quasiment jamais avec une demande d’aide pour dépendance
comme on peut le voir dans les soins secondaires en addictologie.
Cet aspect fondamental, marque une différence majeure entre les
soins primaires et spécialisés et génère une réticence à aborder le
sujet en consultation de médecine générale et en conséquence un
défaut de perception et de prise en charge [16]. Dans notre étude,
le sentiment d’obligation professionnel et le respect de la
déontologie étaient significativement corrélés au diagnostic de
dépendances.
La discussion avec les patients dépendants, les conseils de
changement de mode de vie à risque et la référence des cas de
dépendance avérés aux centre spécialisés sont des taches
habituelles du médecin généraliste qui semblent être délaissées
[17,18]. Le concept de la prise en charge multidisciplinaires
impliquant des professionnels de santé spécialisé en addictologie ne
laisse que peu de place pour l’omnipraticien [19,20].
Le manque de formation en addictologie était fortement associé à
la réticence de prise en charge des conduites addictives dans notre
série(p=0.01). En effet, l’étude en addictologie n’est représentée
qu’en partie dans le premier cycle des études médicales en Tunisie.
Les autres formations et études complémentaires restent assez
souvent inaccessible aux médecins généralistes vu la centralisation
des cours et des critères d’éligibilité qui favorise la candidature de
jeunes spécialistes.
Notre étude n’était pas à l’abri de quelques insuffisances liées à un
une sélection forcée des médecins. La taille de l’échantillon était
juste représentative du nombre total de des médecins généralistes
exerçant à la région de Monastir.
Le choix des items du questionnaire s’est basé sur une recherche
non exhaustive des données de la littérature. Ceci pourrait avoir
générer une confusion entre l’usage simple à la dépendance dans
l’évaluation des conduites addictives.
6